Juste avant d'aller à la croix Jésus a donné un nouveau commandement à ses disciples. Ils devaient s'aimer les uns les autres comme Lui les avait aimés (Jean 13:34). C'est cette dernière phrase qui rend le commandement de Jésus impossible à accomplir sans la grâce de Dieu.

Quel est le trait caractéristique de l'amour de Christ ? C'est la croix sur laquelle il est mort, n'est-ce pas ? Alors quand Il me dit d'aimer mon frère comme il m'a aimé, c'est un appel à suivre son exemple et de mourir à moi-même dans ma relation avec mon frère. L'abnégation doit caractériser ma relation avec les autres membres du Corps de Christ. L'amour chrétien authentique, c'est cela et rien de moins que cela. Quand on nous dit de » donner notre vie pour les frères » (1 Jean 3 :16) il ne s'agit pas de la mort physique, mais de quelque chose de bien plus difficile. Il est plus facile de mourir une fois en martyre que de renoncer à notre vie propre plusieurs fois par jour dans la relation avec nos frères en la foi. Mais c'est à ceci que Jésus nous appelle.

Un tel amour sacrificiel et désintéressé est la loi fondamentale du Corps de Christ Celui qui ne porte pas la croix et qui ne choisit pas le renoncement à soi, ne peut pas remplir sa fonction dans le Corps de Christ.

Pourquoi sommes-nous offensés et irrités avec d'autres chrétiens ? Parce que le Soi est encore sur le trône de notre vie. Nous nous considérons si importants, que nous pensons devoir être respectés et consultés par les autres. Nous pensons que les autres doivent agir et gérer leurs affaires à notre manière. Nous voulons que les autres soient aimables et prévenants envers nous, fassent « grand cas » de nous et nous louent. De tels sentiments et attentes sont des signes évidents que nous n'avons aucune expérience de la croix. Nos vies sont encore dominées par l'égoïsme et tournent exclusivement autour de Soi et de ses intérêts.

La vraie communion fraternelle chrétienne ne peut se vivre entre croyants, si l'amour de la croix ne devient pas la règle fondamentale du comportement relationnel. En dehors d'un tel amour, tout ce qui prend le nom de « communion » ne sera que convivialité sociale mais pas la communion authentique du Corps de Christ. La convivialité existe aussi dans d'autres clubs mondains. Malheureusement, beaucoup d'églises et de communautés chrétiennes ne sont pas mieux que des clubs !

Les membres d'une communion fraternelle chrétienne devraient être soudés les uns aux autres. Dieu ne nous a pas appelés à être un assortiment de membres disloqués en vrac dans un laboratoire d'anatomie mais à être unis l'un à l'autre comme les parties vivantes d'un organisme comme le corps humain. Mais il y a un prix à payer pour en fait une réalité : le prix de chaque membre qui renonce à lui-même pour les autres. Bénie, en effet, est la communauté chrétienne dont tous les membres acceptant de vivre selon cette règle.